Cédric Moreau de Bellaing, 2e mardi du mois, 10h-13h, à partir du mardi 14 janvier 2025, bibliothèque du rez-de-chaussée, 10 rue Monsieur-le-Prince, 75006 Paris.
Ce séminaire est un atelier doctoral. Il proposera de revenir sur le concept de « division du travail » qui, dans ses différentes déclinaisons, est l’un des concepts les plus mobilisés dans les discussions collectives du LIER-FYT, que ce soit à titre de thèse explicitement défendue ou d’hypothèse implicite. Cet atelier se propose de revenir sur ce qui motive le consensus plus ou moins tacite, qui octroie en particulier à l’accroissement de la division du travail une capacité fondamentale à la compréhension pour l’analyse sociologique et, partant, pour le travail de philosophie des sciences sociales. Il compte en particulier pouvoir conduire une discussion sur la définition, les fondements et les ramifications de ce concept afin d’éclairer les multiples manières de sa mobilisation dans les travaux conduits au sein du laboratoire. L’atelier entend en outre interroger les éventuelles différences qui se logent dans les définitions de la division du travail et dans les attendus explicatifs que plusieurs auteurs canoniques au centre des préoccupations du laboratoire prêtent au concept, mais aussi les éventuels écarts entre les manières de le mobiliser dans les travaux des sociologues du laboratoire. Ces variations constituent non pas une entrave mais une portée d’entrée à l’explicitation des usages opératoires de ce concept, en sociologie mais pas uniquement (si bien que le concept de division du travail mobilisé dans les différentes enquêtes sociologiques ne peut être tout à fait le même).
Cet atelier aura donc pour objectif de discuter des concepts de division du travail ainsi que des réseaux conceptuels dans lesquels ceux-ci sont inscrits (morphologie, idéal, intégration, solidarité, évolution, pathologie, anomie) à travers un retour sur les textes théoriques fondateurs (sans se restreindre nécessairement à Durkheim et Elias, tant le concept de division du travail est au cœur de nombreuses théories de la modernité) mais aussi sur les travaux actuels du LIER-FYT, en mettant en valeur ce qui distingue et unit ces concepts, mais aussi les conditions sociales de ces usages différenciés. Mais l’atelier ne s’en tiendra pas à un retour clarificateur sur le concept et ses différentes mobilisations dans les travaux actuels : il cherchera aussi, dans une perspective de sociologie de la connaissance, à comprendre comment le concept est progressivement apparu comme étant central pour la discipline sociologique lorsqu’elle s’est institutionnellement constituée et à interroger ce dont sa reprise au sein du LIER-FYT est l’expression au regard de l’état contemporain des sciences sociales.