Sciences sociales du travail

Jérôme Deauvieau, professeur ENS.

Claude Didry, directeur de recherche (CMH), responsable de l’enseignement (contact : claude.didry@ens.fr).

S2, 24 h, 6 ECTS.

Le cours n’est pas ouvert pour l’année 2024-2025

 

Description du cours

Que savons-nous du travail ? La sociologie classique « du travail » est née d’une observation du travail ouvrier dans l’industrie, puis s’est étendue au travail des cols blancs, cadres, techniciens et ingénieurs.

Face à un niveau de chômage élevé depuis les années 1970, elle s’est transformée en une sociologie de l’emploi. Mais, au-delà de ces mutations, le risque n’est-il pas de considérer le travail comme une activité liée à une « nature humaine » ? Si les recherches classiques en sociologie du travail ont établi l’importance d’observations directes des travailleurs, des directions et des conditions de travail et d’emploi, ces observations impliquent également de prendre en compte l’importance du cadrage institutionnel (juridique et statistique) du travail et des mobilisations collectives qu’il suscite.

L’ambition de ce cours est de saisir ce cadrage institutionnel dans la définition même du travail et dans les conditions de son exercice, tant pour le sociologue que pour les acteurs observés. Il part du constat que le travail est aujourd’hui un fait social central autour duquel, en France, s’organise la vie d’un nombre croissant d’individus, en dépit d’un niveau très élevé de chômage. L’enjeu est de faire dialoguer autour de l’objet « travail » l’histoire et la sociologie du travail, de l’entreprise, du genre, du droit, et des mobilisations de travailleurs.

Le cours sera organisé en deux modules :

  • Socio-histoire de la relation de travail  : étude de la genèse du travail comme fait social, en croisant la lecture d’auteurs classiques avec l’étude de l’élaboration d’un droit du travail au début du 20e siècle.
  • Socio-histoire des formes du travail : analyse de catégories du travail (et de travailleurs) telles que les qualifications, les compétences, les carrières professionnelles, la précarité et l’entreprise.